Enseigner à la Source
[…] Enseigner à La Source c’est un vrai choix par rapport à la pédagogie, où l’enfant est au centre, où l’adulte n’est pas mis sur un piédestal.
Témoignage de France de Gennes
Arrivée à la Source en 1988, je fais partie maintenant de ce qu’on appelle les dinosaures ! Au début j’avoue avoir été décontenancée par le tutoiement qui est de rigueur à La Source.
Les parents me tutoyaient, je devais tutoyer à mon tour ! Très vite j’ai apprécié. La communication avec les parents était fluide, amicale et me suis faite beaucoup d’amis parmi les parents. A l’époque ils partaient avec nous en voyage de classe. Il y avait une vraie relation de confiance. Enseigner à La Source c’était aussi travailler dans une maison, sous les toits avec de la moquette. Je me souviens avoir enseigné pieds nus de longues années, les enfants étaient en chaussons. Bref, une vie familiale, un cocon dans lequel tu te plais à travailler. Puis les règles d’hygiène, de sécurité ont fait qu’on a dû « normaliser l’école », enlever la moquette et rendre l’école plus scolaire !
Enseigner à La Source c’est aussi un vrai choix par rapport à la pédagogie, où l’enfant est au centre, où l’adulte n’est pas mis sur un piédestal. Pendant ma longue carrière je me suis attachée à rendre heureux mes élèves, à leur donner confiance, à faire en sorte qu’ils se sentent bien. J’ai toujours entendu autour de moi les gens dirent : « mais pourquoi tu vas travailler si loin de chez toi ? » Tout simplement parce que je suis heureuse de venir chaque jour, travailler dans un climat de bienveillance, entourée par une équipe qui partage les valeurs de la Source, travailler avec un binôme de choc. Enseigner à la Source c’est aussi vivre des moments privilégiés avec tous les enseignants de tous les niveaux comme les pots de rentrée, de noël, de fin d’année, la photo de famille chaque année. C’est bientôt l’heure de la retraite et je m’en réjouis, j’ai eu la chance de travailler toute ma vie à La Source, ma deuxième famille. Chaque jour l’école m’apporte quelque chose, je partirai le cœur gros mais heureuse d’avoir pu vivre mon métier à la Source.
J’ai découvert La Source lors de stages pendant ma formation d’enseignante. Au-delà de la pédagogie pratiquée, ce qui m’a poussée à postuler, c’est le partage, l’entraide, la collaboration, les projets, en résumé le travail en équipe.
Travailler à La Source exige de respecter le projet d‘Ecole, ce qui implique des contraintes « on ne peut pas faire ce qu’on veut » mais grâce au partage avec ses collèges, on réfléchit sur ses pratiques, on se remet en question, on essaye d’innover.
Comment ne pas non plus, noter qu’on y travaille dans un environnement privilégié ! Pas de béton, des arbres, beaucoup d’espace, une multitude de lieux qui ne ressemblent pas à ce qu’on imagine derrière la façade de l’école.
Les enfants passent leurs récréations dans le jardin (pas dans la cour), y jouent sur un presque vrai terrain de foot, les collégiens travaillent « au pavillon », d’autres au MALI, nom donné à la Maison des Arts, de l’Image et des Lettres par l’ancien directeur Yves Brunel (cette maison porte aussi son nom). Les lycéens sont à la Tour et descendent à la Petite Source pour déjeuner non pas à la cantine mais à la Salle à manger.
Ces lieux sont habités par les enfants, les jeunes et encadrés par une pléiade d’adultes tous co-responsables de leur éducation que ce soit le personnel d’entretien, de repas, l’administratif : tous dans un même but : la coéducation.
Si cette communauté éducative existe c’est grâce aussi aux moments de partage qui nous rassemblent, à la rentrée avec le Petit déjeuner et la « photo de classe » rassemblant tout le personnel, lors de la fin d’année civile « le POT DE NOEL » ou de la fête de fin d’année où nous disons « au revoir » à ceux qui partent vers d’autres aventures ou une retraite bien méritée.
Après près de 4 décennies à La Source, j’ai toujours le même plaisir d’y enseigner, de partager avec les petits et les grands.
[…] Travailler à La Source exige de respecter le projet de l’école.
Témoignage de Nicole Senon-Parachey
Enseigner à la Source, un bel hasard !
Témoignage d’Ophélie Poulin
Durant mes études pour devenir professeur des écoles, il me fallut faire un stage dans une école privée sous contrat. Qui aurait pu imaginer que ce choix géographique serait le plus bel hasard de ma vie professionnelle ?
J’y ai donc fait mon premier stage d’observation de 3 semaines en ce2, avec Françoise Polack. Je suis tellement bien accueillie et conquise que je choisis de faire mon stage filé de deuxième année à La Source. Je serai accueillie et formée par Dany Cohen en classe de Grande Section de maternelle tous les vendredis, puis 2 semaines en janvier et enfin tout le mois de mai. À la fin de cette année, je suis diplômée mais La Source n’a pas de place pour moi.
Je travaillerai alors en Grande Section dans une école franco-arménienne à Alfortville. En mai, Dany Cohen m’informe qu’un poste est disponible à La Source et que je pourrais postuler. J’avais aimé cette année en GS et je savais qu’en allant à La Source, j’aurais dû commencer un autre niveau. Je ne postule donc pas. Lors de ma deuxième année, fin avril, Dany me contacte à nouveau pour me dire qu’un poste est encore à pourvoir à La Source. C’est le moment. J’envoie mon CV et ma lettre de motivation le 1er mai, je suis rappelée le 2 mai à 8 heures pour fixer la date d’un entretien. Je rencontre alors Yves Herbel qui, à la fin de la discussion, me dit que si je le souhaite, le poste est pour moi. Joie. De courte durée. Les affres de l’administration m’informent que je n’ai pas fait les choses dans l’ordre et qu’il est trop tard. Je tente de joindre par courrier, courriel, pigeon-voyageur monsieur/madame X, Y, Z au rectorat qui ne me répondent jamais. J’appelle alors Yves, le cœur en vrac, pour lui annoncer que je ne pourrai rejoindre La Source à la rentrée. Il me demande le nom de ma référente au rectorat. Il me rappelle une heure après : « C’est bon, c’est arrangé, tu es avec nous l’année prochaine ». Re-joie. Et de longue durée cette fois.
Je rentre alors en CM1 à la rentrée 2012 à La Source. Et j’y suis encore. Pour un long moment j’espère. Je suis venue à La Source et La Source m’est revenue.
Travailler à La Source est un bel hasard et une grande chance et je la mesure chaque année. Je travaille en équipe avec mes collègues de niveaux, avec le personnel de l’école, avec les parents d’élèves et surtout avec les enfants. Une seconde grande famille en somme. Et quoi de mieux qu’un climat aussi propice pour faire au mieux notre métier ?
